Pont del Diable

Il s’agit de l’un des rares vestiges se conservant encore comme témoignage du réseau routier romain de la zone du cours du Llobregat et de l’Anoia. Il est situé à l’entrée du Congost (défile) du Llobregat, juste après la confluence avec la rivière Anoia. Selon ce qu’indiquent les marques identifiées dans certaines pierres de taille, il fut construit par les légions romaines III (Macedònica), VI (Victrix) et X (Gèmina), autour de l’an 10 av J-C, à l’époque de la mise en œuvre de la nouvelle structuration de la Via Augusta comme conséquence de la fondation de la Colonia Iulia Augusta Paterna Faventia Barcino (Barcelone), à la fin du Ier siècle av J-C. L’arc est le témoignage le plus important de l’époque qui ait été conservé jusqu’ aujourd’hui. On ignore la date de destruction du pont romain mais on sait avec certitude que 1283 marqua le début du processus de construction d’un nouveau pont de style gothique présentant un aspect semblable à l’actuel. La reconstruction du pont, également nommé pont de Sant Bartomeu à cause de la chapelle romane qui était située à côté, ou pont de pièrre, fut une œuvre d’une grande importance et pour laquelle des impôts et des taxes furent imposés pendant de nombreuses années. Le processus de transformation du réseau routier, plus particulièrement à partir du XVIIIème siècle, généra de nombreuses interventions sur le pont et son environnement, comme par exemple la construction de la caserne de cavalerie. En 1939, le pont a été détruit par l’armée républicaine lors de son retrait à la fin de la Guerre Civile Espagnole. En 1961, les travaux de reconstruction de l’arcade gothique centrale ont été commencés. La destruction des maisons adossées à l’extrémité du pont de Martorell a permis de découvrir des restes du parement romain, et celle de l’ancien abattoir municipal (1990) a permis de localiser les restes de la chapelle de Sant Bartomeu.